La Grande Réouverture…
Les consommateurs répondront-ils à l’appel?
À Montréal, l’annonce officielle d’un déconfinement progressif est chose faite. C’est finalement le 25 mai que plusieurs magasins pourront enfin rouvrir leur porte bien que les consignes de distanciation physique demeurent toutefois en place. Les autorités gouvernementales travaillent en diapason avec la santé publique pour offrir des guides utiles aux différents commerces pour que la réouverture s’effectue de façon sécuritaire.
Depuis le 23 mars, le gouvernement du Québec a ordonné la fermeture de tous les commerces non essentiels. Quelques semaines plus tard, le ministre québécois de l’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon, a annoncé le lancement d’une plateforme numérique Le Panier Bleu qui révèle un riche inventaire d’entreprises de chez nous. Ce portail, financé par le gouvernement, compte déjà plus de 20 000 commerces inscrits à travers le Québec.
Beaucoup d’entreprises se sont tournées vers le Web pour entretenir leurs activités et pour promouvoir leurs offres de services. Toutefois, plusieurs d’entre elles ne pourront pas continuer leurs opérations encore longtemps dans le contexte actuel. Une étude menée par La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) estime que la moitié des PME du Canada ne pourront payer leur loyer en juin sans l’aide du gouvernement fédéral.
Certains secteurs aimeraient reprendre, mais devront s’armer de patience. On pense aux restaurants, aux bars, aux entreprises en évènementiels et les centres d’activités culturelles ne pourront pas rouvrir tout de suite.
En revanche, certains commerces admettent ne « pas être prêts ». Que ce soit au niveau de la logistique de marquage au plancher pour des espaces trop étroits ou pour des panneaux de plexiglas qui tardent à être livrés, les difficultés d’adaptation sont nombreuses. Certains commerçants ne voient d’autre solution que d’obliger le port du masque dans leurs commerces pour assurer de la sécurité des clients et des employés.
C’est depuis le 11 mai que plusieurs commerces dans les régions du Québec ont pu débuter leur processus de réouverture graduelle. Néanmoins, pour la région du Grand Montréal, certains défis existent qui ne sont pas présents dans le reste du Québec, tels l’achalandage dans les transports en commun et les rues, rendant le respect de la distanciation physique parfois plus difficile. Sans compter le report de la réouverture des écoles et des services de garde qui complique le retour au travail des parents qui doivent s’occuper à la fois de leurs enfants et, dans plusieurs cas, leurs propres parents.
Le « retour à la normale » ne sera probablement pas celui qu’on imagine. En dépit des signes encourageants, les entreprises québécoises et surtout celles de Montréal sont dorénavant contraintes à innover, afin de s’adapter à notre nouvelle réalité collective.
Les habitudes des consommateurs évoluent continuellement et l’arrivée de la COVID-19 dans notre quotidien accélère ces changements. Depuis 2015 l’achat en ligne augmente sans cesse. Selon un sondage réalisé par la firme BIP Recherche, depuis le début de la pandémie, 74 % des adultes ont l’intention de faire davantage d’achats en ligne pour obtenir des produits de consommation courants et 79 % des adultes sondés ont l’intention de faire ces achats auprès de commerces « locaux ». Il va sans dire que les magasins d’ici ont besoin plus que jamais de nous pour être en mesure de continuer à offrir leurs produits et leurs services afin de surmonter cette crise qui nous affecte tous.
Favorisons l’achat local pour une santé économique durable!